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Maurice, 50ème avec un IPC de 54

Si l’île Maurice a gagné un point pour passer de 53 à 54 sur l’indice de perception de la corruption, elle a perdu 5 rangs, passant de la 45eme à la 50eme place.

Le pays est maintenant 3eme en Afrique, derrière le Botswana et le Cap Verde. Il est ex-aequo avec le Rwanda qui nous devançait jusque-là. Cette année, 175 pays sont répertoriés contre 168 en 2015.

Trois sources internationales ont été utilisées par Transparency International pour aboutir au score de Maurice. Elles sont Bertelsmann Foundation Transformation Index, Global
Insight Country Risk Ratings et le World Economic Forum Executive Opinion Survey (EOS).

Il est évident que le pays stagne depuis quelques années et il est fortement recommandé que les mesures promises par le gouvernement dans son programme électoral soient implémentées dans les meilleurs délais. Pour Transparency International, il ne suffit pas d’apporter des corrections techniques aux lois luttant spécifiquement contre la corruption. Ce qu’il est urgent de faire, ce sont de profondes réformes systémiques qui compensent le déséquilibre croissant du pouvoir et des richesses en habilitant les citoyens à mettre fin à l’impunité généralisée de la corruption, à demander des comptes aux puissants et à avoir véritablement leur mot à dire dans les décisions qui affectent leur vie quotidienne.

Pour progresser, l’île Maurice a besoin de nouvelles législations sur le ‘Freedom of Information’, sur la déclaration des avoirs des élus et des hauts fonctionnaires, le financement des partis politiques et la limitation du nombre de mandats pour le poste de Premier ministre. Et il faut aussi une campagne soutenue pour changer les mentalités.

Le respect des institutions est primordial pour la bonne gouvernance et il serait souhaitable que les nominations à la tête des institutions ne soient plus faites sur des considérations politiques mais selon le principe de la méritocratie.

Par ailleurs, Transparency International met en garde contre le nombre croissant de politiciens populistes dans de nombreux pays. L’année 2016 a montré que, dans le monde entier, la corruption systémique et l’inégalité sociale se renforcent mutuellement, conduisant à une désillusion populaire vis-à-vis du monde politique et fournissant un terreau fertile à la montée des politiciens populistes.

« Dans les pays dirigés par des leaders populistes ou autocrates, nous constatons souvent des démocraties en déclin et des tentatives inquiétantes de réprimer la société civile, de limiter la liberté de la presse et d’affaiblir l’indépendance du pouvoir judiciaire. Au lieu de s’attaquer au capitalisme de connivence, ces leaders installent généralement des formes de systèmes corrompus qui sont encore pires », a déclaré le Président de Transparency International, José Ugaz. « Ce n’est que lorsque la liberté d’expression, la transparence dans tous les processus politiques et de solides institutions démocratiques existent que la société civile et les médias peuvent exiger des personnes au pouvoir qu’elles rendent des comptes et que la corruption peut être combattue avec succès. »

« Nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d’attendre. La corruption doit être combattue d’urgence, afin que la vie des gens s’améliore dans le monde entier », a ajouté José Ugaz.

January 25, 2017